Qu'elles aient une fonction agricole, pastorale
ou
tout simplement qu'elles aient été la matérialisation d'un droit de propriété,
toutes ces constructions proviennent de "l'épierrement" des champs.
Que faire des pierres ? Comment en débarrasser la terre que l'on devait
cultiver ?
On pouvait les mettre en tas, en faire des cabanes, des abris, des murs de
terrasse, d'enclos, des murs bordant les chemins. Toutes ces constructions
avaient une utilité, hormis bien sûr les clapas ou tas de pierre : ils
servaient simplement de garennes.
L'éloignement des terres à cultiver, sises à une grande distance du village,
justifiat à lui seul ces constructions.
- Origine agricole :
Nous l'avons dit, il fallait préparer des champs pour la culture, la
viticulture, l'arboriculture.
Donc, au départ, cette activité agricole intense a nécessité des murs de
terrasses, des abris, des enclos pour se protéger des troupeaux.
- Origine pastorale :
On ne peut malgré tout dénier une activité pastorale, tout au moins dans
certains secteurs de la commune d'Aragon. Sans en référer aux sources historiques sur les transhumances anciennes
des troupeaux des grandes abbayes de Lagrasse, Fontfroide depuis le Xlllème
siècle, il parait évident qu'il existe sur la commune une architecture
typiquement pastorale :
- Stade des Capitelles : Enclos avec capitelle intégrée,
escalier volant intérieur.
-
Toujours sur le même plateau, plus au nord,
dominant la vallée de Grambaud, un "assietadou" : deux
demi-cercles accolés, l'un protégeant du Cers, L'autre du Marin. Des
pierres en relief dans le bas de l'édifice permettaient la position
assise. Ce genre d'édifices, rares dans notre région, étaient implantés
surtout dans les zones de pâtures des ovins (Plateau de Lacamp, Corbières).
Rive droite du ruisseau de Lavalette : sous le
plateau de Font de l'Orme, et sur le circuit botanique, une "BAUME
CONSTRUITE" : un mur de 2 à 3 mètres de hauteur a été construit
devant un abri sous roche, profond de 2 à 3 mètres, ceci afin de protéger
le berger et éventuellement ses troupeaux contre le vent, la pluie...
En dehors des transhumances anciennes ou récentes (andorranes du début
du siècle à 1970), les troupeaux du village ou de la région
cohabitaient sans doute avec l'agriculture, la viticulture, du moins à
certaines saisons.
En outre, il faudrait dresser un état des anciennes
parcelles communales réservées à la dépaissance.
C'est l'objet d'un débat qui est loin d'être clos. Personne ne peut affirmer que ces constructions étaient très anciennes. Nous ne parlerons que d'une éventualité, avec toutes les réserves qui s'imposent :
On peut donc parler de la fin du XIXème siècle
(1860), correspondant à la surpopulation rurale.
Peu de millésimes sont apposés sur les
linteaux des capitelles, qui ont pu être construites jusque dans le premier
tiers du XXème siècle.
Comment appelait-on ces édifices en Pierre Sèche,
servant d'abri, de remise,...
Le terme de Capitelle, en provenance des Cévennes, est relativement récent. On
parlait de "Cabanes", "Kabanot" en occitan.